Transformer la recherche en roman graphique: le cas de la militance des femmes des Farc-ep
Priscyll Anctil Avoine, spécialiste en études de sécurité féministe et maître de conférences associée au département des études sur la guerre à l'Université de la Défense suédoise
Description de l’événement
La Chaire de leadership en enseignement Roméo Dallaire sur les conflits civils et la paix durable vous convie à une discussion autour du roman graphique La militance féministe post-lutte armée des farianas. Pour l’occasion, Priscyll Anctil Avoine, co-auteure du livre, présentera ses recherches sur la militance (post)lutte armée des femmes des Forces armées révolutionnaires de Colombia – Armée du Peuple (Farc-ep), un peu plus de 8 ans après l’accord de paix signé à La Havane. Entre autres, l’auteure propose une réflexion sur les possibilités pédagogiques et les défis de la transformation des recherches universitaires en romans graphiques.
À propos du livre
La militance féministe post-lutte armée des farianas
[Titre original en espagnol: Militancia feminista post-lucha armada de las farianas]
Priscyll Anctil Avoine & Zulay Carolina Rueda (2024)
Résumé du roman graphique
Ce roman illustré s’inspire d’une décennie de recherche sur la militance (post)guerre des femmes ayant fait partie des Forces armées révolutionnaires de Colombia – Armée du Peuple (Farc-ep). Il s’agit d’une œuvre de fiction basée sur leurs témoignages en relation avec leurs expériences de la guerre et de la transition vers la vie civile, après leur désarmement. Le livre est un projet collectif avec l'illustratrice colombienne Zulay Carolina Rueda.
L’histoire se déroule dans le nord-est de la Colombie, à la frontière du Venezuela, plus précisément dans la région du Catatumbo, où se trouve une zone de réincorporation dans laquelle des femmes ex-guérrilleras sont passées du groupe armé à la vie civile. Le roman met en récit l’histoire de ces femmes qui, d'une manière ou d'une autre, se sont engagées dans la militance de gauche, clandestine ou armée, avec la conviction de construire un avenir plus juste pour la Colombie.
Le roman graphique suit l’histoire de deux femmes guérilleras à travers leur vie avant la lutte armée, durant leur participation en armes, puis lors de leur retour à la vie civile. Il montre la discipline par laquelle leur corps à dû s’adapter à l’ordre militaire, et discute de l’amour, du combat, de la peur, et du courage de changer. Il insiste sur le sens dés-encorporer le combat et la guerre, et sur la transformation de ce combat en un combat féministe.
Le livre est divisé en trois moments : la guerre, la vie civile et la militance féministe d’après-guerre. Il se concentre sur les sensations et les émotions vécues dans ce processus de transformation et se termine par des exemples de projets menés par les femmes ex-guérilleras dans la région du nord-est.
À propos des autrices
Priscyll Anctil Avoine est chercheure en études féministes sur la sécurité et professeure adjointe au Département des études sur la guerre à la Swedish Defence University (Suède). Ses recherches portent sur les processus corporels et émotionnels dans les guerres contemporaines. Tout particulièrement, elle étudie la militance politique des femmes impliquées dans les insurrections de gauche et dans la consolidation de la paix. Elle est co-auteure du roman graphique Militancia feminista post-lucha armada de las farianas (2024) avec Zulay Carolina Rueda. Priscyll est également directrice principale de la Fundación Lüvo, une collective féministe et antiraciste qui travaille à la construction de la paix et à la nonviolence.
Zulay Carolina Rueda est travailleuse sociale (Universidad Industrial de Santander), spécialiste des politiques de soins du Consejo Latinoamericano de Ciencias Sociales et candidate à une maîtrise en travail social à l’Université du Missouri. Avec Priscyll Anctil Avoine, Zulay Rueda est co-auteure et illustratrice du roman graphique Militancia feminista post-lucha armada de las farianas (2024). Elle est également enseignante auxiliaire dans le district scolaire de Ritenour, dans la ville de Saint Louis (États-Unis), où elle travaille avec des populations migrantes et réfugiées. Ses intérêts académiques et professionnels ont toujours été guidés par l’utilisation de l’art comme instrument de transformation sociale. Depuis son enfance, elle utilise l’art graphique comme outil de protestation et de communication avec le monde qui l’entoure, en recourant à des techniques telles que l’aquarelle, l’illustration numérique, l’aérosol, la broderie, le muralisme, entre autres.
